Je suis au milieu de plusieur centaines, voire plusieurs milliers de personnes ,et le bruit est assourdissant.Tout aussi assourdissant est le silence qui se fait lors des annonces lancées par les antiques hauts parleurs maculés de fiente de pigeon accrochés sous le toit de verre crasseux de la gare.
Le tri commence, les gens se dirigent d'eux même vers leur destination, laquelle est précisée sur un bout de carton imprimé que la plupart tiennent en main.
Est-ce la mémoire qui leur ferait défaut au point de ne pouvoir retenir de simples informations, ou leur dolence qui leur inspire encore de pouvoir justifier de leur bonne foi envers un potentiel représentant de l'administration?
Pourtant ils ont, comme moi, passés plusieurs nuit couchés sur ce sol moite d'urine a attendre les instructions affichées au compte goute sur le panneau d'affichage, ou dispensées d'une voix sèche par les agents en uniforme.
Nous ne saurions pas quand allaient partir les convois.Peut-être attendaient-ils que tout les wagons soient pleins à craquer?
Nous y somment.La plupart se sont précipités vers les accès dès l'annonce de la répartition.
Pour ma part je fume une dernière cigarette.
Il parait qu'il est interdit de fumer à l'intérieur, et que la populace tient envers et contre tout au respect des règles éditées par l'administration.
soudain, ordre est donné aux derniers partants de monter a bord et de prendre garde à la fermeture des portes...Une menace??!
Je saute a bord a l'instant ou la lourde porte se met en mouvement dans un chuintement de poumon a bout de souffle.
A l'intérieur, l'espace est saturé de bras et de têtes dépassant d'un magma de bagages dans lequel je m'insère piteusement.
Je trouve un petit coin d'escalier doté, cerise sur le gâteau, d'un petit, mais alors tout petit, bout de hublot, dont la fonction n'est manifestement pas d'être ouvert pour laisser passer l'air.
Plusieurs heures passent ainsi, et personne ne semble souffrir du sort qui nous est réservé.Quelques vieux habitués au confort peut-être, mais la plupart semble faire "contre mauvaise fortune bon coeur", prouvant par là même leur mollesse d'esprit.
Un mouvement se fait par le haut de l'escalier et se propage a tout le wagon, a la défaveur duquel je perd mon petit coin de paradis et me retrouve acculé contre la porte des WC exhalant une pernicieuse odeur de merde.
C'est un agent de l'administration! Sanglé dans son uniforme anthracite, il remonte le convoi.
encore quelques minutes et il sera sur moi et je me tasse sur moi même.Peut-être ne me trouvera-il pas dans cette cohue?
Je suis parfois trop optimiste.J'aurais du dégager au moment de son arrivée, mais il était trop tard a présent.Je devais faire face à la loi de la puissante administration et a la suffisance de ses représentants.
il ouvrit la bouche :
"SNCF bonjour, votre billet s'il vous plaît."
FIN-----------------------------------------------
samedi 17 avril 2010
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